Séances 2017

17-12-2017

à Doué-la-Fontaine devant le restaurant routier ‘’Chez Paul’’ situé près du rond-point, au carrefour de la rocade S-E (D 960) et de la route de Montreuil-Bellay (D 761) (suite du parcours)

Visite sur le site Paléolithique de La Marche

Le matin, c’est sur les lieux mêmes de ses découvertes que notre collègue Louis Neau propose de nous conduire.

Nul doute que grâce à ses explications nous pourrons non seulement comprendre pourquoi les hommes de Néandertal ont stationné en ce lieu, mais aussi comment ces artefacts (dont il apportera plusieurs exemplaires que nous pourrons examiner) ont pu être datés du Paléolithique moyen.

« Près de Doué-la-Fontaine, sur une légère pente Nord, plusieurs centaines de pièces archéologiques ont été découvertes. Ces nucléus, éclats bruts, outils sur éclats marqués par un paléoclimat froid, constituent les éléments de chaînes opératoires du Paléolithique moyen attribuées aux Néandertaliens. Enfin, l’ensemble du corpus riche en outils bifaciaux présente des similitudes avec les autres sites du Nord-Ouest, ce qui situe cette industrie dans le Moustérien récent. »

 

Visite du site « Troglodytes et Sarchophages »
(4,90 €/adulte, 3,30 €/enfant de 6 à 11 ans)

L’après-midi, ce sont les propriétaires qui nous feront visiter ce site classé Monument Historique, d’où furent extraits des milliers de sarchophages méronvingies. Au cours d’une visite interactive, vous découvrirez l’évolution de l’habitat troglodytique à travers les siècles en un lieu qui se veut être l’un des sites les plus complets sur le Moyen âge.


19-11-2017

 Par Nicolas NAUDINOT, Maître de Conférences/Chaire CNRS – UMR 7264 CNRS – CEPAM, conférence sur les fouilles du «Rocher de l’Impératrice », situé à Plougastel-Daoulas. 

Entre Magdalénien et Azilien, il y a 14500 ans dans l’abri-sous-roche du Rocher de l’Impératrice à Plougastel-Daoulas…

Initiée en 2013 par Nicolas Naudinot, Enseignant-chercheur préhistorien (Université Côte d’Azur), la fouille de l’abri-sous-roche du Rocher de l’Impératrice à Plougastel-Daoulas (Finistère) est à l’origine de résultats majeurs sur la transition entre le Magdalénien et l’Azilien.

Ce petit abri a été occupé, probablement peu de temps, par des chasseurs-collecteurs, essentiellement installés au pied de cette falaise afin de préparer des opérations de chasse dans le fond de l’actuelle rade de Brest, alors encore exondée il y a environ 14 500 ans.

Le gisement livre une industrie lithique particulièrement intéressante puisqu’elle nous renseigne sur les modalités d’une transition culturelle encore mal connue. Au-delà de ces vestiges, la fouille a également permis la découverte de témoignages jusqu’alors inédits en Bretagne sous la forme de plaquettes de schiste gravées constituant les plus anciens témoignages artistiques de Bretagne, mais également un des rares assemblages artistiques pour la période en Europe…

C’est l’histoire de la découverte de ce site exceptionnel et des implications de cette opération archéologique sur notre connaissance des groupes de chasseurs-collecteurs tardiglaciaires que viendra nous présenter Nicolas Naudinot, le 19 Novembre 2017.

Cliché N. Naudinot, croquis C. Bourdier

 

 

Références de l’article :

Naudinot N, Bourdier C, Laforge M, Paris C, Bellot-Gurlet L, Beyries S, et al. (2017) Divergence in the evolution of Paleolithic symbolic and technological systems: The shining bull and engraved tablets of Rocher de l’Impératrice. PLoS ONE 12(3): e0173037. https://doi.org/10.1371/journal.pone.0173037 »

Lien vers l’article : http://journals.plos.org/plosone/article/related?id=10.1371/journal.pone.0173037.


21-5-2017

Éperons barrés, talus et enceintes préhistoriques… Quels vestiges archéologiques subsistent sur les sites littoraux de Bretagne ?

par Hervé Duval
Doctorant contractuel, Université de Rennes 1
UMR 6566, CReAAH
(Centre de Recherche en Archéologie, Archéosciences, Histoire)

Dans le cadre d’une thèse de doctorat menée à l’Université de Rennes 1 (sous la direction de Marie-Yvane Daire), des recherches ont récemment été entreprises sur le littoral breton. Celles-ci ont apporté de nombreuses informations sur les occupations dites « fortifiées » attribuables, dans de nombreux cas, à l’Âge du fer. Au moyen de prospections de terrain, ces sites font actuellement l’objet d’une étude et parfois même d’un suivi archéologique, puisque leurs vestiges sont plus que jamais soumis à l’érosion, aussi bien naturelle qu’anthropique. Plusieurs de ces sites prospectés ont toutefois révélé des structures et/ou du mobilier archéologique antérieurs à l’Âge du fer et la question de leur occupation, voire de leur mise en défense, lors de la préhistoire, n’est donc pas à exclure. En effet, les emplacements topographiques retenus bénéficient de nombreux atouts (défenses naturelles, points de contrôles, surfaces, etc.) que les populations anciennes semblent avoir mis à profit, et ce, dès le Néolithique.

Les problématiques soulevées par l’occupation discontinue font partie intégrante de la réflexion actuelle autour de ces sites. Du Néolithique jusqu’aux derniers aménagements liés au Mur de l’Atlantique, en passant par la défense du littoral sous Vauban, de nombreux sites livrent aujourd’hui un phasage extrêmement complexe que seule une étude archéologique exhaustive permet de mieux comprendre. Même si les vestiges des époques préhistoriques demeurent très ténus dans la majorité des cas, leur remise en contexte et les comparaisons qu’il est possible de réaliser à plus grande échelle permettent de mieux les comprendre. Il convient également de les reconsidérer car l’attention du chercheur peut rapidement se tourner vers les occupations postérieures qui les masquent et les recouvrent, quand elles ne les ont pas totalement fait disparaitre par oblitération. Par ailleurs, dans le cas des talus, leur architecture complexe et élaborée a bien été mise en évidence par le regard des néolithiciens qui les ont (ré) étudiés récemment. Il est donc crucial de se pencher sur ces vestiges archéologiques autour desquels viennent prendre place de nombreuses interrogations (fonction du site, nature de l’occupation, lien avec les territoires environnants, etc.) qui ne sont pas sans trouver des similitudes avec la Protohistoire.

À travers certains exemples de sites, choisis parmi les plus évocateurs, et grâce à une remise en contexte des données issues des prospections récentes, les questions que soulèvent ces vestiges préhistoriques seront abordées au moyen d’une synthèse générale. Celle-ci visera à mieux comprendre et identifier des vestiges souvent ténus et dont la fouille fine demeure la seule méthode qui permette d’en comprendre l’organisation.


le dimanche 19-03-2017

Amphithéatre du Muséum d’Histoire Naturelle
12 rue Voltaire 44000 NANTES

PRESENTATION DE SUJETS PAR LES ADHERENTS
DE NOTRE ASSOCIATION

Cette séance, réservée aux communications de nos adhérents, sera d’abord animée par Claude Lefèbvre, puis Jacques Hermouet qui ont choisi de nous parler de diverses interprétations dont l’évolution humaine fait l’objet.

Claude Lefèbvre, qui s’est attaché à explorer le thème de la recherche, nous exposera, au moyen d’un diaporama, l’incidence des résultats de celle-ci sur la compréhension que l’on peut avoir, aujourd’hui, de l’évolution humaine.

Jacques Hermouet, quant à lui, présentera la notion d’espèce, toujours difficile à définir en paléontologie, d’autant plus que, pour la nôtre, Homo sapiens, elle représente un aspect identitaire. Comment la définir, depuis qu’au XIX ème siècle, la découverte d’autres espèces d’hommes a brisé l’image d’unique représentante de l’humanité (du genre Homo) ? Quelle signification donner à cette part de l’autre en nous-même, comme c’est le cas quant à nos relations avec ce cousin néandertalien ?

En deuxième partie, Mr Gauvrit nous proposera d’établir des liens possibles entre la situation du Grand Menhir de Locmariaquer et certains mythes de l’Antiquité.

Préparez vos questions…

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le dimanche 20-04-2017

Amphithéatre du Muséum d’Histoire Naturelle
12 rue Voltaire 44000 NANTES

Nouvelles recherches sur le site
paléolithique de Roc-en-Pail
(Chalonnes-sur-Loire, Maine-et-Loire)

par Sylvain Soriano
Directeur de recherche CNRS
UMR 7041 Archéologies et Sciences de l’Antiquité, équipe AnTET

 

         Découvert au 19e siècle, et d’abord fouillé par le Dr. Michel Gruet dans les années 1940-1950, puis, pour la dernière fois, en 1969, le site paléolithique de Roc-en-Pail demeure encore aujourd’hui méconnu. Pourtant, il peut être considéré comme un site majeur pour le Paléolithique moyen du Centre-Ouest de la France.

         Situé dans la vallée du Jeu, à quelques kilomètres au sud de la Loire, il présente une imposante séquence stratigraphique : d’après les publications du Dr. Gruet, sur cinq mètres d’épaisseur se succèderaient au moins sept couches archéologiques du Paléolithique moyen et une du Paléolithique supérieur. Roc-en-Pail est par ailleurs le seul site de la région ayant livré des restes humains d’Âge paléolithique moyen. La séquence archéologique, telle que décrite par le Dr. Gruet, laisse penser que le site a pu être occupé de façon récurrente entre 100 000 et 25 000 ans. C’est ce potentiel qui a conduit, après une étude des archives du Dr. Gruet, à entreprendre des sondages en 2014 pour retrouver les limites des fouilles anciennes, puis à débuter une nouvelle fouille en 2016.

         Les premiers résultats confirment le potentiel archéologique de ce site et indiquent que des groupes humains se sont installés de façon récurrente pendant le Paléolithique moyen, au pied d’un coteau calcaire dominant la confluence du Jeu et du Layon.

 


le dimanche 19 février

La séance tiendra lieu
d’Assemblée Générale.

Comme chaque année, il y aura, par conséquent, le renouvellement du tiers sortant du bureau. Les taches qui nous incombent étant multiples et le nombre de bras pour y faire face trop restreint, de nouvelles candidatures sont souhaitées.

Aussi, n’hésitez pas à proposer la vôtre, soit en adressant un courrier, soit en l’exprimant à notre Président en début de séance. »


le samedi 21 janvier

* Société des Sciences Naturelles de L’Ouest de la France

avec
Jacques Hermouet
et Serge Régnault

Amphithéatre du Muséum d’Histoire Naturelle
12 rue Voltaire 44000 NANTES

« L’homme de florès : dernières données sur le troisième Homme ‘’,

En 2003 la découverte d’un petit squelette d’1 m 06, muni d’un crâne à peine plus gros qu’un pamplemousse (environ 400cm3), a défrayé la chronique et déclenché une controverse parfois fort animée (comme la paléoanthropologie en a le secret). On a assisté à un kidnapping et à une rétention du fossile comme au bon vieux temps de Dubois qui cachait son pithécanthrope sous le plancher de sa salle à manger. Il s’en suivra une surenchère d’études visant, soit à légitimer cette nouvelle forme humaine, soit à la ramener à un cas pathologique tel Neandertal qui, jadis, fut qualifié « de cosaque idiot ! ».

Cette situation de guérilla scientifique perdurera jusqu’en 2012 sans obtenir la validation de la découverte, du moins officiellement, la majorité des paléoanthropologues ne doutant guère de l’authenticité ni du caractère remarquable de ce cas d’évolution.

Alors, aujourd’hui, quel bilan de ces quatre dernières années ? Pour quel résultat du « match » ? C’est ce que nous nous efforcerons de montrer lors de cette présentation.

Jacques Hermouet

‘’Charles Bertrand-Geslin et les cavernes à ossements’’.

 

Entre 1820 et 1863, Charles BERTRAND-GESLIN, naturaliste nantais né en1796, s’est intéressé, entre autres, aux brèches osseuses et aux cavernes à ossements.A cette époque, en Europe, plusieurs savants cherchent à comprendre la signification des vestiges fossiles découverts dans des dépôts et leur mode de gisement.

Charles BERTRAND-GESLIN, contemporain de William BUCKLAND,Georges CUVIER et autres savants qu’il a côtoyés, a participé aux recherches et échanges d’idées concernant les sites à ossements  fossiles quaternaires.

A l’origine d’une éphémère société Linnéenne à Nantes, précédant la SNOFF, il nous laisse ces écrits, publications et spécimens, conservés au Muséum d’Histoire Naturelle de Nantes.

Serge Régnault


Illustration : Eric Lebrun (l’un de nos sociétaires).