Séances 2013

Séances mensuelles avec lntervenants,
exposition et sortie familiale en
2013 :

Pour mettre un peu de soleil dans la grisaille de ces jours d’automne, Jean Paillard, membre du Centre de Recherches Archéologiques du Pays de Rennes (CERAPAR), nous invite à une :

« Approche de l’art rupestre dans le Sahara central »

« Gravures de la région du Messak dans le Sahara central » (photo J.Paillard).

« En route pour Tombouctou, l’explorateur allemand Heinrich Barth découvre en 1850 une étrange gravure sur les rochers du Fezzan (Libye). Cette gravure représente un être hybride, au corps humain, avec une tête animale. A cette époque, aucun des grands sanctuaires rupestres européens n’est encore connu, ni Altamira en Espagne, ni Lascaux en France….On peut comprendre la surprise et les interrogations de Barth à la vue de cette étrange gravure…
A la fin du XIXe siècle, les premières grottes ornées sont découvertes en Europe : Altamira en 1876, Pair non Pair (Gironde), puis La Mouthe (Dordogne). Les débats sont rudes entre préhistoriens : « C’est trop beau pour être paléolithique… » ; mais en 1902, le grand préhistorien Emile Cartailhac publie son « Mea culpa d’un sceptique » et l’art pariétal préhistorique est enfin reconnu.
Durant la première moitié du XXe siècle, les découvertes vont se multiplier en France (Périgord, Quercy, Pyrénées…), en Espagne, en Afrique australe, et dans le Sahara : site de Gilf el Kebir égyptien, Fezzan libyen (découvertes de Frobenius), Tassili algérien (explorations de Cordier, puis de Brenans en 1938).
En 1940 l’abbé Breuil authentifie la découverte de Lascaux.
Durant la seconde moitié du XXe siècle, les découvertes continuent et surtout, l’étude scientifique de l’art pariétal s’amplifie.
C’est pendant cette période que de véritables expéditions scientifiques sont menées dans le Sahara central, en particulier (sud-est algérien, sud-ouest libyen, nord Niger). Citons celles d’Henri Lhote (1903 -1991) pour la partie algérienne (le Tassili des Ajjer), celles de Fabrizio Mori (1925-2010) pour la partie libyenne (Tadrart Akakous et Messak) et celles d’Alfred Muzzolini (1922 – 2003).
Citons particulièrement aussi, parmi les travaux plus récents, ceux de Jean-Loïc Le Quellec et de Malika Hachid.
Cet art rupestre du Sahara central, datant de la période Holocène, donc environ à partir de 10 000 B.C., est plus récent que l’art paléolithique européen. Il comporte des peintures sur les parois des abris sous roche, des gravures sur les mêmes parois, mais aussi sur des rochers d’éboulis (ou des dalles) plus exposés aux intempéries.
La richesse de cet art saharien est due à la fois à la qualité des nombreuses figurations animales et anthropomorphes, et à la variété des styles, correspondant, soit à des époques différentes, soit à des ethnies différentes. En effet, durant la phase ‘‘humide’’ de cette période, cette région a été marquée par un brassage entre des populations sub-sahariennes et des populations proto-berbères de l’Afrique du nord.
Comme pour l’art pariétal européen, la description des dessins a fait l’objet de nombreux ouvrages, mais leur interprétation, plus complexe, fait toujours l’objet de débats, voire de controverses, parmi les préhistoriens…

 

le dimanche 17 novembre

« Comment vivaient les derniers chasseurs-cueilleurs
de nos côtes au Mésolithique ?
»
par Catherine Dupont, Archéomalacologue,
Chargée de recherche au CNRS, UMR6566 à Rennes.

« Seuls quatre amas coquilliers datés de la fin du Mésolithique sont connus le long du littoral atlantique français. Ils sont cruciaux pour l’archéologue car ce sont les plus anciens résidus de repas préhistoriques préservés sur nos côtes. Lors de cette conférence leurs menus seront décrits.

« Les fouilles 2013 de Beg-er-Vil : du terrain au laboratoire » (photo C.Dupont).

 

Une autre particularité attire l’attention des chercheurs. Nous nous situons à la transition entre le mode de vie qui consiste à vivre de ce qu’offre la nature (chasse, cueillette, collecte et pêche) et de celui qui tend à maîtriser peu à peu l’environnement par le biais de l’élevage et de la production de céréales. La proximité de l’océan et l’approche de cette transition a-t-elle permis aux tous derniers chasseurs-cueilleurs de résider de façon prolongée près de nos côtes ? C’est ce qui sera présenté à la lumière des dernières fouilles de juin 2013 du site de Beg-er-Vil (Quiberon, Morbihan). »
Nous espérons que vous serez nombreux à porter un intérêt à ce sujet, proche d’un art cher à la plupart d’entre nous : la gastronomie.

le dimanche 20 octobre
 

« ÉCONOMIE DES MATIERES PREMIERES LITHIQUES
DU PALÉOLITHIQUE AU NÉOLITHIQUE
DANS LE QUART NORD-OUEST DE LA FRANCE
»
par Rodrigue Tsogou Ahoupe

« Les modèles économiques et technologiques observés en Préhistoire dans le Quart Nord-Ouest de la France sont le résultat de contraintes humaines, sociétales et stylistiques, s’appuyant sur la configuration géologique et géographique particulière de ce territoire, ainsi que sur les situations environnementales des diverses périodes. Comprendre et expliquer ces modèles exige alors une évaluation de l’apport et des limites de chacun de ces paramètres. » Ce sera l’enjeu de cet exposé.

 

 

le dimanche 26 mai, à 9h30,

Brigitte et Gilles Delluc

«LASCAUX : archéologie et datation»

Docteurs en Préhistoire (Sorbonne et Paris VI)
Département de Préhistoire du Muséum national d’Histoire naturelle, Paris.
UMR 7194 du CNRS (Histoire naturelle de l’Homme préhistorique).

« Les peintures de Lascaux sont connues de tous.En revanche l’histoire de la grotte est méconnue, notamment les recherches de l’abbé André Glory (1952-1963). Un millier d’objets, laborieusement recueillis et inventoriés par ce chercheur,  permettent de se faire une idée des activités des artistes magdaléniens dans la caverne, il y a environ 17 000 ans. On  avait cru perdu ou volé ce « Trésor de l’abbé Glory » durant 30 ans. Nous les avons  retrouvés en 1999 et publiés en 2008 au CNRS. »

Signalons qu’à cette occasion, Brigitte et Gilles Delluc se feront un plaisir de dédicacer leurs ouvrages*, pour peu que vous en ayez fait l’acquisition au préalable.

*Auteurs de Connaître Lascaux et duDictionnaire de Lascaux(éditions Sud Ouest), de Lascaux retrouvé (Pilote 24 édition)  et de Les Recherches à Lascaux d’A. Glory (1952-1963) (édit. CNRS).

Dimanche 17 mars, à 9h30, avec Nicolas JOLIN

« UNE MAISON POUR L’ÉTERNITÉ – LE MÉGALITHISME EN VENDÉE ».

« Le mégalithisme est un phénomène omniprésent dans le département de la Vendée. Il s’est développé autour de plusieurs influences émanant des régions frontalières et appartient à un mouvement beaucoup plus global qui s’est étendu sur une grande partie de l’Europe. A l’occasion de la présentation de ce patrimoine, nous serons amenés à faire un tour global des principaux mégalithes de Vendée, à distinguer une typo-chronologie de ces édifices et  à  décrire  les  différentes

phases d’utilisation de ces monuments dont les plus anciens furent érigés il y a 6 000 ans.

Dolmen de la Frébouchère, de type angevin (Le Bernard – 85)
Sadalle de couverture pèse 80 tonnes.

A l’aide d’un diaporama étayé de nombreuses photos, dessins et gravures, parfois contemporaines des premières investigations sur lesdits vestiges, nous nous attacherons à détailler les différents aspects de ces architectures mégalithiques grandioses qui parsèment le paysage vendéen. »

Dimanche 17 février 2013 : Assemblée Générale

Les principaux points à l’ordre du jour (détails projetés sur écran en séance) seront les suivants :

·         rapports moral et financier de l’année 2012,

·         projets pour l’année 2013,

·         renouvellement du tiers sortant du Conseil de Direction,

·         questions diverses.

Les mandats des personnes dont les noms suivent arrivent à expiration : MM.Forré, Hermouet, Jacquet, Lebert, Menanteau et Tatibouët. Celles-ci voudront bien nous faire savoir si elles se représentent. Pour le cas où certaines d’entre elles, régulièrement absentes de nos débats, ne se manifesteraient pas, et en vue d’assurer l’indispensable renouvellement du Conseil de Direction de notre Société, nous serions dans l’obligation de les considérer comme démissionnaires.

De nouvelles candidatures sont donc vivement souhaitées, aussi n’hésitez pas à proposer la vôtre, soit en adressant un courrier au siège social, soit par demande verbale auprès du président ou du secrétaire général, en début de séance.

Dimanche 20 janvier avec Cyrille Chaigneau, Médiateur scientifique au Musée de Préhistoire de Carnac

Les architectures mégalithiques de la Méditerranée

« Carnac, de part son statut de référence internationale en matière de mégalithisme, attire l’attention de nombreux chercheurs étrangers. Mais ce statut nous offre aussi la possibilité d’ouvrir des fenêtres et des passerelles vers les mégalithismes lointains avec toujours, en arrière plan, la lancinante question du pourquoi et du comment de l’invention du monumentalisme funéraire en baie de Quiberon, à la charnière des 6ème et 5ème millénaires avant l’ère commune.

Les dolmens sont trop souvent associés à l’Océan Atlantique, particulièrement à la Bretagne. Mais ils fleurirent sur le pourtour et les îles de la Méditerranée. Dès 3 000 ans avant J.-C., ils furent construits pour abriter les morts des populations néolithiques, premiers paysans qui occupèrent l’Europe. Certaines populations utilisèrent aussi l’art de manier les grandes pierres brutes pour construire d’autres monuments : dans l’île de Malte, où des temples grandioses furent érigés, aux Baléares, où de vastes sanctuaires furent construits. D’autres populations optèrent pour la forme dolménique : au Maghreb, les dolmens se comptent par milliers, mais il en existe aussi au Proche-Orient, ou même en Bulgarie. Le mégalithisme en Méditerranée s’avère un phénomène important pour comprendre l’appropriation du territoire par des sociétés en marche vers l’Histoire. »