Séances 2014

Séances mensuelles avec lntervenants,
exposition et sortie familiale en
2014 :


le dimanche 14 décembre
 

Un « Aperçu de la préhistoire du Danemark » par Patrick Le Cadre

Le Musée National du Danemark, à Copenhague, possède de remarquables collections préhistoriques, allant de la fin du paléolithique supérieur (Hambourgien)… à la période Viking. L’Âge du bronze et de l’Âge du Fer sont particulièrement bien représentés (Hommes des tourbières, cornes en or de Gallehus, chaudron de Gundestrup, char solaire de Trundholm…). Nous aurons plaisir à nous attarder devant les splendides pièces exposées, qui permettent d’avoir un aperçu de la préhistoire danoise. »

et

Une « Relecture des pétroglyphes de la Table des Marchands » par Joël Gauvrit

« Zacharie Le Rouzic, aide-assistant de Miln, gardien du Musée Miln dès 1881, a découvert l’étude des Grandes Pierres auprès des frères Miln,  archéologues écossais. Il a compris l’importance de fixer par la photographie les pétroglyphes qu’il découvrait ; cette vocation lui a permis de nous léguer des documents remarquables et  indiscutables sur les Mégalithes de Locmariaquer et de ses environs. Il a fixé ces images avec les très gros appareils photographiques de l’époque dans des conditions très difficiles (éclairage, humidité et volumes), tout en faisant ressortir au mieux les reliefs.
La qualité de ses photographies nous permet ainsi de voir sur un écran ce qui se voit difficilement ou ne se voit plus aujourd’hui, in situ.
Son Corpus des Signes Gravés, édité en 1929, permet de réfuter des interprétations contemporaines hasardeuses, ainsi qu’en proposer d’autres, a priori plus réalistes.
L’exposé porte sur les pétroglyphes présentés : ‘’déesse-mère’’, ‘’hache-charrue’’, ‘’cachalot’’, et en propose une lecture nouvelle. Sur certains mégalithes très riches en gravures, Joël Gauvrit y voit l’expression du ‘Réalisme Néolithique des Agriculteurs’ un art en opposition avec ‘Esthétisme Naturaliste des Chasseurs-Cueilleurs de Lascaux’ »


le dimanche 16 novembre 2014
 

« MENEZ-DREGAN » (29) :

par Mme Anne-Lyse RAVON,
Doctorante en archéologie – Paléothique, à l’université Rennes 1.

 
« Menez-Dregan », vous en avez certainement entendu parler ! C’est cette ancienne grotte marine, occupée très tôt par les hommes, et aujourd’hui perchée dans les falaises de Plouhinec – Finistère sud. Nous en découvrirons l’industrie, en compagnie de Mme Anne-Lyse RAVON.
 

« Originalité et développement du Paléolithique inférieur à l’extrémité occidentale de l’Eurasie.
Le « Colombanien » de Menez-Dregan (Plouhinec, Finistère) »
 

La variabilité des assemblages du Paléolithique inférieur dans l’ouest de l’Europe nourrit les débats actuels quant à leur relation avec les flux de populations dans le contexte des changements environnementaux et paléogéographiques. Le faciès technique du Colombanien, localisé sur la façade atlantique bretonne, illustre cette variabilité; il diffère de l’Acheuléen, dominant dans les régions voisines, notamment par l’absence de biface. L’industrie du site de Menez-Dregan I (Plouhinec, Finistère) en constitue l’exemple dont le contexte géologique et paléoclimatique est le mieux documenté. Ce site a livré des traces de foyer, qui sont parmi les plus anciennes d’Europe, ainsi qu’un abondant matériel, qui, dans les niveaux supérieurs, offre les prémices de la transition du Paléolithique inférieur vers le Paléolithique moyen. L’analyse des caractères techniques et typologiques des assemblages lithiques des sites de Menez-Dregan I et Beg-Meil (Finistère), Saint Colomban et La Croix Audran (Carnac, Morbihan), le Bois de la Chaize (Noirmoutier, Vendée), et de Groix (Morbihan) permettra de retracer l’évolution des stratégies d’approvisionnement et des comportements techniques et de replacer ce site dans le contexte régional et européen. Ces résultats confrontés aux données paléoclimatiques et paléogéographiques (rivage actuellement tout près du site mais beaucoup plus éloigné durant les phases d’occupation) contribueront à mieux comprendre la dynamique de peuplement de ce finistère eurasiatique au Pléistocène moyen.

 

19 octobre, à 9h30,
 

L’UTILISATION DE LA PIERRE A L’AUBE DE LA METALLURGIE :

étude des productions lithiques du Campaniforme
et de l’âge du Bronze dans le quart nord-ouest de la France

Dès le 19ème siècle, la théorie des trois âges de Christian Jürgensen Thomsen (1837), ceux de la Pierre, du Bronze et du Fer, pouvait laisser penser que chaque matériau était strictement remplacé par le suivant. Or, il est aujourd’hui admis que la pierre a continué d’être utilisée à l’âge du Bronze. En effet, ce n’est que depuis une vingtaine d’années qu’un réel intérêt s’est fait jour pour le travail de la pierre aux âges des Métaux, notamment sous l’impulsion des études technologiques menées sur les périodes plus anciennes et grâce au développement des fouilles archéologiques sur les sites d’habitat. Ces dernières ont en effet mis au jour plusieurs assemblages lithiques en cohérence stratigraphique avec les occupations protohistoriques, permettant un réel apport et renouvellement des connaissances. Dans le nord-ouest de la France, plusieurs études récentes et en cours portent sur un large spectre d’artefacts lithiques du Campaniforme et de l’âge du Bronze : silex taillés (dont les armatures deflèches), objets en pierre polie, macro-outils et outils de métallurgistes, provenant de sites aussi bien domestiques que funéraires.


Journées du Patrimoine

le Week-End du 20 et 21 septembre 2014

Thème national : « Patrimoine culturel, Patrimoine naturel »

Orientation de la Direction du Patrimoine : « Les bords de l’Erdre »

exposition en collaboration avec la S.N.O.F.F.


le dimanche 18 mai, à 9h30,
dans l’amphithéâtre du Muséum d’Histoire Naturelle,
12 rue Voltaire
à Nantes

CONFÉRENCE de Cyrille CHAIGNEAU,
Médiateur scientifique au Musée de Préhistoire de Carnac

LES MOUND BUILDERS :

à la découverte de la préhistoire des Amérindiens
de l’est de Etats-Unis.

« A l’instar d’une connaissance populaire des « Gaulois » inscrite dans le marbre par nos héros nationaux que sont Astérix et Obélix, fruits de l’imaginaire collectif de la 3ème République et de son « roman national », notre connaissance des « Indiens d’Amérique » se réduit le plus souvent à la mythologie fantasmée de la « Conquête de l’Ouest », forgée à grand renfort de westerns et de bandes dessinées (de Lucky Luke à Blueberry en passant par les Tuniques bleues) et imposant l’image des « tribus nomades » des Grandes Plaines de la 2ème moitié du XIXe siècle comme un invariant des peuples autochtones du continent nord américain.

Depuis l’arrivée des premiers Européens en Amérique du Nord, lesquels eurent la surprise de s’apercevoir que d’autres peuples y vivaient déjà, la question du passé des autochtones s’est posée, question à la fois complexe et épineuse sur le plan politique. Des années durant, la vie des indigènes a été considérée à travers les prismes mêlés du racisme et du romantisme, ce qui permettait d’idéaliser les sociétés amérindiennes d’avant la colonisation tout en justifiant leur destruction. On pouvait imaginer cette réalité indigène comme une ère de ténèbres, sauvage et brutale, ou comme un éden respectueux de l’écologie, où l’homme vivait en parfaite harmonie avec la nature, semblant exister en dehors de l’Histoire.

C’est ce que contredisent avec force les travaux de l’archéologue Timothy Pauketat sur Cahokia, la plus grande ville amérindienne au nord de Mexico. A son apogée, au XIIe siècle, ce centre urbain implanté dans les plaines alluviales du Mississippi, dans l’ouest de l’Illinois, à quelques kilomètres à l’est de la moderne Saint Louis, était probablement plus grand que le Londres de l’époque. Son influence économique, culturelle et religieuse s’étendait sur une grande partie du centre des Etats-Unis. Il était doté d’une place centrale de 25 hectares et abritait la troisième plus grande pyramide du Nouveau Monde (ou “colline des Moines”, de plus de 30 mètres de haut). Cahokia comptait au moins 20 000 habitants. Cela peut paraître insignifiant du point de vue du XXIe siècle, mais il faudra attendre près de six cents ans pour qu’une autre ville, Philadelphie, atteigne la même taille sur le territoire des Etats-Unis.

Cahokia – Monk’s Mound – Illinois

Et même, voilà à peine une génération de cela, beaucoup d’archéologues et d’anthropologues américains auraient trouvé l’expression “ville indigène” (Native American city) curieuse et contradictoire. La vision universitaire du passé n’était finalement pas si éloignée que cela de l’idée que s’en faisait  la culture populaire : les Indiens d’Amérique vivaient sans surexploiter la terre, organisés en sociétés de chasseurs-cueilleurs que complétait une agriculture de subsistance. Peut-être avaient-ils des “centres cérémoniels”, ainsi que des villages saisonniers et des camps de pêche et de chasse, mais ils n’habitaient pas sur des sites permanents, et encore moins de grandes dimensions. Aux yeux de Pauketat, ce canon universitaire est la version aseptisée, politiquement correcte, des préjugés durables à l’encontre des capacités des Amérindiens.

Car si Cahokia est de loin le plus grand de ces sites, ce n’est certainement pas le premier, ni le seul. Ce site est emblématique de ce que les archéologues appellent aujourd’hui les Mounds Builders ou bâtisseurs de tumulus, à savoir un ensemble disparate de peuples amérindiens disparus avant l’arrivée des Européens (les Adenas, les Hopewells, les Mississippis), dans toute la moitié orientale des États-Unis et du Canada actuels, de la Louisiane au Québec. Ces sociétés se sont épanouies, du milieu du 4ème millénaire avant l’ère commune jusqu’au XIVe siècle, de la côte Atlantique au Mississippi. On estime à plusieurs milliers le nombre de ces édifices, tumulus, tertres, pyramides et autres effigies animales gigantesques en terre dont les premiers ont été aménagés vers 3 400 avant notre ère.

Effigy mound dit Serpent Mound – Ohio

Au moment où on se pose la question de comprendre les dynamiques de fonctionnement des sociétés du Néolithique moyen dans le Morbihan sud, autour du centre de pouvoir que constitua Carnac au milieu du Ve millénaire, avec leurs échanges à longue distance de biens de prestiges, il n’est pas inintéressant de jeter un œil de l’autre côté de l’Atlantique et de trouver dans ces sociétés pré et protohistoriques, fonctionnant comme des économies-mondes, quelques fructueux éléments de réflexion.

 Cette causerie nous permettra de découvrir une archéologie américaine, depuis les premières explorations effectuées en 1784, sur les tumulus de sa propriété de Virginie, par Thomas Jefferson (initiateur des techniques de fouilles stratigraphiques et… futur président des Etats-Unis !), jusqu’aux données les plus récentes de la recherche dans le cadre complexe de la réaffirmation sociale et politique des « Native Americans ». Nous évoquerons aussi l’histoire de la colonisation du continent nord-américain, moins connue que celle de l’Amérique Centrale et du Sud. Enfin, ce sera aussi l’occasion d’un beau voyage dans les paysages méconnus de l’est des Etats-Unis… »


le dimanche 13 avril, à 9h30,
dans l’amphithéâtre du Muséum d’Histoire Naturelle,
12 rue Voltaire
à Nantes

CONFÉRENCE d’Alain TURQ,
Conservateur Adjoint du Musée National de Préhistoire des Eyzies-de-Tayac.
LA FERRASSIE HIER ET AUJOURD’HUI

« Le gisement de La Ferrassie, commune de Savignac de Miremont (Dordogne) est l’un des sites emblématiques de la Préhistoire française. C’est, pour l’Europe de l’ouest, le gisement qui a livré le plus grand nombre de squelettes de l’Homme de néandertal (1/3 de ceux connus dans le monde). Par la suite il est occupé par les premiers hommes modernes qui ont laissé en ce lieu des traces d’activités artistiques (blocs calcaires gravés) et de nombreux vestiges qui servent de référence pour l’évolution des cultures matérielles entre 36 000 et 28 000 ans.
Découvert dès la fin du XIX siècle, il a fait l’objet de deux grandes campagnes de fouille au XX siècle, celle de L. Capitan et D. Peyrony (1900-1936), puis celle de H. Delporte (1970-1973). Depuis 2010 des travaux limités ont repris sous l’égide d’une équipe internationale dirigée par A. Turq.
Nous vous proposons de vous présenter, lors de cette conférence, la synthèse de toutes ces données. »


La prochaine séance de notre Société aura lieu
exceptionnellement le samedi 15 mars, à 14h30,
dans l’amphithéâtre du Muséum d’Histoire Naturelle,
12 rue Voltaire
à Nantes

Conjointement invité par la S.S.N.O.F. et la S.N.P., nous aurons le plaisir d’accueillir M. Jean-Pierre LEFORT, ancien Enseignant-Chercheur en Géologie et en Géophysique marine et continentale au Laboratoire de Géosciences – Rennes 1, actuellement détaché auprès du Laboratoire d’Archéosciences de la même université, sur le thème :
Etude et illustration de quelques phénomènes quaternaires récemment étudiés à l’extrême ouest de l’Europe
« Au cours de ces dix dernières années plusieurs phénomènes quaternaires antérieurement connus ont été étudiés plus en détail grâce à de nouvelles méthodologies. D’autres, antérieurement ignorés car situés en mer ou directement associés aux calottes glaciaires britanniques, ont été découverts. On discutera successivement du problème des conglomérats pléistocènes submergés, de l’origine des loess nord armoricains, de leur transport par les vents catabatiques, de la dérive des glaces en mer, des apports de roches exotiques, des microfaunes continentales permettant de reconstituer les climats, des glaciations successives et des transgressions et régressions rapides qui ont affecté notre environnement depuis un million d’années. On évoquera aussi rapidement comment les premiers habitants de l’ouest de la France ont essayé de gérer ces variations marines et climatiques. »

 


La prochaine séance de notre Société aura lieu
le dimanche 16 février 2014, à 9h30,
dans l’amphithéâtre du Muséum d’Histoire Naturelle,
12 rue Voltaire
à Nantes

Cette rencontre tiendra lieu d’Assemblée Générale.
Les principaux points à l’ordre du jour  seront les suivants :

– rapports moral et financier de l’année 2013,

– projets pour l’année 2014,

– renouvellement du tiers sortant du Conseil de Direction,

– questions diverses.

Les mandats des personnes dont les noms suivent arrivent à expiration : Mmes Michelle CHENEAU et Françoise POINSOT, Mrs Daniel CITTE, Erwan GESLIN, Nicolas JOLIN, Louis NEAU et Marc VINCENT. Celles-ci voudront bien nous faire savoir si elles se représentent. Pour le cas où certaines d’entre elles, régulièrement absentes de nos débats, ne se manifesteraient pas, et en vue d’assurer l’indispensable renouvellement du Conseil de Direction de notre Société, nous serions dans l’obligation de les considérer comme démissionnaires.

De nouvelles candidatures sont donc vivement souhaitées, aussi n’hésitez pas à proposer la vôtre, soit en adressant un courrier au siège social, soit par demande verbale auprès du président ou du secrétaire général, en début de séance.

Le temps est venu de ramener un peu de soleil dans la grisaille des jours d’automne,
et de se réchauffer l’esprit au feu des ‘’souvenirs de vacances’’.

Se succèderont, pour l’occasion, à la tribune de l’amphithéâtre, nos collègues :

Sylvie Pavageau qui nous fera visiter quelques hauts lieux de la préhistoire des îles Orcades (Ecosse) : Skara Brae, Maeshowe…

Philippe Thomas, pour évoquer sa participation aux relevés de gravures dans la grotte Margot à Saulges : il a rejoint, durant une semaine, l’équipe constituée par Romain Pigeaud pour la campagne de relevés 2013. Il s’agira du témoignage d’un néophyte en travail de terrain. La communication, qui n’aura pas de prétention scientifique, sera un retour sur l’expérience de relevés qui eux sont effectués de façon très rigoureuse : seront évoqués la découverte, l’ambiance, la méthode, l’organisation du travail, les rencontres, les discussions et émotions… tout ce qu’on n’imagine pas avant de faire du terrain.

Hubert Jacquet, sur le thème des ‘’Gravures rupestres de Cerdagne, des Ibères à l’époque Contemporaine’’, pour partager les dernières découvertes que Françoise Poinsot et lui-même ont faites, en pays Nord-Catalan,

Patrick Le Cadre, quant à lui, nous présentera deux sujets :

=> Les ruines de Loropéni. Il ne s’agit pas de préhistoire, mais d’un site exceptionnel encore mal connu : une enceinte de plus de 11.000 m², fleuron archéologique du Burkina-Faso.

=> Une enceinte mégalithique du Finistère, au sud de Crozon : « Ty ar C’huré« , structure énigmatique non fouillée, où P.R. Giot voyait un système d’enclos et de talus de protection d’un habitat protohistorique.

– Enfin, Joël Gauvrit qui, après avoir revisité Locmariaquer et ses livres, nous proposera une relecture des pétroglyphes de la Table des Marchands (l’ « Idole », le « Cachalot » …).

Animation assurée !